NOM & PRENOM(S) : Bagheera
SURNOM(S) : Baghee
ÂGE : 20 ans
ESPÈCE : Hybride
ORIGINES : Verces

TU VOIS ÇA COMMENT TOUT CET ARRIVAGE D'HUMAINS ? Disons qu’en étant hybride, s’il n’y avait pas eu cette « invasion », je ne serais pas née. Alors, je le prends bien. En fait, je suis même extrêmement curieuse envers ce monde d’où ils viennent. Un monde où je n’irai probablement jamais, d’ailleurs.

ET LE ROI NODJ, C'EST UN VIEUX TYRAN HEIN ? Vieux ? Oui, c’est clair. Mais tyran, je ne pense pas. Bon, après, je ne suis pas du genre à suivre la politique, mais je ne crois pas qu’on puisse dire du roi qu’il est un tyran. Bon, ça dépend de ce qu’on appelle un tyran aussi, parce que si jamais […].

DIS-MOI, SI TU POUVAIS T'EXILER SUR LA TERRE, où IRAIS-TU ? Quelque part où il fait froid. Où il n’y a personne, et où le calme règne. Mais je serais bien tentée de découvrir toutes les cultures de ce monde.

Le courage n’a jamais été ton point fort, pas vrai ? Déjà petite, à l’école, les enfants se moquaient de toi. Les humains, mais surtout les oxyds et les neens. Ils avaient du mal à se faire à ces humains à la base, alors lorsque les déportés et les oxyds s’accouplaient, il n’y avait rien de bon à cela de l’extérieur.  


Ta mère te tenait dans ses bras, te regardant avec amour. Ton père était à vos côtés, il embrassa le front de ta mère.

Lui ▬ « Comment allons-nous l’appeler ?
Elle ▬ Bagheera. Qu’en penses-tu ? C’était le nom d’une panthère dans un dessin animé. Elle aura besoin de griffes si elle voudra s’en sortir.
Lui ▬ Tu as raison. »

Il lui sourit, et te pris dans les bras comme une petite poupée fragile.

Lui ▬ « Bonjour Baghee. »


L’école a toujours été une épreuve pour toi. Tu voyais les enfants dits normaux, ces mêmes enfants qui ne voulaient pas de toi parce que tu étais différente. Ils le savaient tous, ce n’était un secret plus un secret depuis longtemps. En fait, tu n’as jamais compris pourquoi tes parents criaient sur tous les toits leur relation. Après tout, les autres hybrides passaient presque inaperçus à tes yeux –il faut dire que tu t’occupais toujours de ton petit nombril-, tu avais l’impression que tous se focalisaient sur toi.

Un élève ▬ « Pourquoi t’as les cheveux blancs ? T’es déjà vieille ?
Un autre ▬ Pourquoi t’as la peau froide ? Il fait chaud pourtant !
Encore un autre ▬ Ma mère m’a dit qu’elle était née avec le cœur gelé. Elle ne peut aimer personne, elle m’a dit. »

Tu te souviens de ces moqueries ? Je suis sûre que oui. Parfois même, les parents de ces enfants s’y mettaient à leur tour. Lorsque tu rentrais chez toi et que tes parents te demandaient comment c’était passé ta journée, tu leur disais que cela c’était bien passé. Tu leur disais que tu avais beaucoup d’amis, là-bas, et que tu adorais l’école.


Et puis un jour, tout changea à l’école. Ce fut le jour où tu rencontras Charly, un garçon hybride de ton âge. Il était venu te voir, intrigué par toi, cette fille qui lui ressemblait tant.

Lui ▬ « Bonjour. J’m’appelle Charly.
Toi ▬ Moi Bagheera.
Lui ▬ Cool. »

Vous étiez restés assis l’un à côté de l’autre pendant un moment, puis vous vous êtes rapprochés, on ne sait pas exactement comment. Vous passiez vos journées ensembles, vous vous entendiez tellement bien. Ça faisait plaisir à voir.


Vous êtes restés meilleurs amis pendant cinq ou six ans. Jusqu'à ce que Charly se lasse et te laisse tomber, comme une vieille chaussette, sans que tu ne saches vraiment pourquoi d'ailleurs. Aujourd'hui encore cela te tracasse, parfois. Tu te dis que c'est de ta faute si tu as perdu ton meilleur ami. Tu te dis parfois que les gens sont comme ça ; ils ne peuvent pas s'attacher. Au fond, c'est certainement eux qui ont le coeur glacé, et pas toi. Si ? Tu crois qu'ils ont raison à propos de toi ? Des fois, ça te prend la tête au point que tu aimerais disparaître, ou taper fort dans un mur -mais tu as trop peur de te faire mal. Alors tu attends que ça passe.

Bagheera, tu te montres froide envers les autres. Tu ne donnes pas ta confiance à n’importe qui, et encore moins les Oxyds. Tu n’es peut-être pas née avec le cœur gelé, mais il s’est glacé au fil du temps. Au fil des menaces, des moqueries. Tu n’as jamais été bien forte Baghee, que ce soit mentalement ou physiquement. Tu es une petite poupée fragile, comme à ta naissance. Tu n’aimes pas qu’on voit ta faiblesse, alors tu essayes de te rebiffer. Tu essayes de répondre, de ne pas pleurer comme une petite enfant inconsolable. Tu gardes tout de même la tête haute. Tu prends un air hautain. Tu te donnes l’impression d’être forte. Les autres te prennent pour une hypocrite. Tu rejettes les autres. Tu ne veux pas t’attacher, de peur que l’histoire d’avec Charly ne recommence. C’est un peu comme si cette histoire t’avait traumatisée, en quelques sortes.

Malgré cela, malgré toutes les critiques que chaque espèce ont fait sur toi, tu es curieuse envers elles. Surtout envers les humains, avec ce monde que tu n’as pas connu et que tu ne connaîtras sans doute jamais. Mais tu essayes d’apprendre des choses sur eux. Le sujet qui t’intéresse le plus ? Sans doute les superstitions. Ça te fait rire qu’un chat noir puisse porter malheur, ou encore passer sous une échelle. Ça te fait rire, mais en même temps tu les appliques comme si elles étaient tiennes. Tu aimes leurs histoires, leurs contes de fées. Celles d’ici te paraissent trop… D’ici. Pas assez exotiques à ton goût. L’espace aussi. Les étoiles, tout ça. Tu trouves cela magnifique. Un jour, tu voudrais voler jusqu’à l’une d’elle. Et si tu devais te suicider, ce serait en te jetant dans un trou noir, juste pour voir l’effet que ça fait.