NOM & PRENOM(S) : Pommelina Sacapatate Delafougerette
SURNOM(S) : Pomme
ÂGE : 14 ans
ESPÈCE : Neen
ORIGINES : De la cambrouuuusse

TU VOIS ÇA COMMENT TOUT CET ARRIVAGE D'HUMAINS ?
Moi j’m’en fiche des humains, du moment qu’ils m’écrasent pas.

ET LE ROI NODJ, C'EST UN VIEUX TYRAN HEIN ?
J’l’ai jamais vu, j’sais pas. S’il a une barbe je veux bien me cacher dedans !

DIS-MOI, SI TU POUVAIS T'EXILER SUR LA TERRE, où IRAIS-TU ?
Partout partout ! Mais si y a la mer c’est mieux.

Moi, j’habite pas en ville. En fait, on est sous des briques, près d’une petite maison perdue dans la campagne. Mon papa il dit que ça devait être un puits, mais qu’au final ils ont abandonné parce que ça arrêtait pas de s’effondrer. Du coup ils ont mis des briques au-dessus, pour que personne tombe dedans, et ma famille s’est installée là. Ça date de mon arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère, ou peut-être mon arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère. Les briques, ça nous protège de la pluie et des animaux sauvages. Y a plein de galeries creusées il y a loooongtemps. Mais j’aime pas ma chambre sous terre, elle est trop sombre, alors je me suis fait un petit nid dans le tronc d’un arbre. J’y vais la journée, mais pas la nuit parce que ma maman elle veut pas. C’est trop dangereux, qu’elle dit.

Dans ma famille, on est assez nombreux. J’ai un petit frère qui s’est fait capturer par un oiseau une fois. On l’a plus jamais revu. Mais c’était il y a longtemps, j’étais petite petite. Encore plus que maintenant je veux dire. Ma maman elle dit que, vu toutes les bêtises que je fais, c’est un miracle que j’ai pas encore été mangée par un animal ou écrasée sous une semelle. Dans ma maison sous la terre, on est douze. Sauf quand mes grands frères partent en mission top secrète ! En fait non, c’est pas top secret, ils vont juste vérifier qu’il n’y a pas de problème aux alentours de la maison. Histoire qu’on doive pas déménager quoi. Ma mamie elle dit que si on doit déménager, elle resterait ici. Pour pas nous ralentir. Alors j’espère qu’on va jamais déménager !

J’ai une grande sœur que j’aime fort fort. Elle a des yeux bleus, comme l’eau du lac en été. Dites pas à ma maman que j’ai été voir, sinon elle va me gronder. J’ai pas le droit d’aller plus loin que mon arbre, à moins d’un mètre de la maison. Mais en fait, j’suis une voyageuse dans l’âme moi. Pas comme ma grande sœur. Elle, c’est une vraie peureuse. Elle préfère apprendre à faire la cuisine que de mettre le nez dehors. C’est dommage, je suis sûre que ses yeux seraient encore plus beaux à la lumière du jour. Ma grande sœur, elle s’appelle Opelina. Oui, ma maman aime bien mettre « Lina » à la fin des prénoms. Je trouve ça niaiiiis.

Dans ma chambre de l’arbre, je construis des machins. Je vais récupérer les bouts de ferraille, des feuilles mortes, des cailloux, et je fais des machines bizarroïdes. J’suis une inventrice moi ! J’ai même réussi à faire une canne à pêche ! Bon, j’arrive pas à attraper grand-chose, mais je m’en sers pour escalader mon arbre (dites pas à ma maman que je l’ai fait). Je laaaance l’hameçon, il s’accroche en haut, et je monte. C’est beau, le monde d’en haut. Bon, après faut faire gaffe aux oiseaux, mais je me faufile. Je suis trop forte moi, haha ! Même pas peur !

Ma mamie, elle me raconte des histoires, quand c’est l’hiver et que la neige tombe très fort. Ces jours-là, l’entrée de la maison est bouchée, du coup je dois rester à l’intérieur et je m’ennuie. Mais les histoires de ma mamie, c’est les meilleures du monde. Elle prend un peu de neige, elle la fait chauffer avec des restes de pétales de fleurs dedans, moi j’y ajoute plein de sucre, et puis on s’installe sous les couvertures et elle commence. Il était une fois, une licorne qui avait perdu sa corne. Un ours qui voulait devenir bleu. Une petite neen qui rêvait de prince charmant. Sauf que les princes, y en a pas chez les neens, encore moins des charmants. Ma grande sœur, elle rêve beaucoup d’Amour avec un grand A, elle demande tout le temps à maman de raconter comment ils se sont rencontrés avec papa. Au final je la connais par cœur cette histoire. Je préfère celles de mamie.

Je suis déjà allée dans la maison. Enfin, pas MA maison, la maison des grandes personnes. Je suis passée par le tunnel secret que mon papa bloque toujours avec une pierre. Faut pas le dire, mais j’ai creusé un tunnel à côté pour le contourner. C’est tout grand là-bas ! J’ai piqué une bobine de fil une fois, c’était dur d’avancer avec… Et puis du sucre, pour pas que ma maman me gronde quand je pioche dans la réserve. J’suis pas vraiment une voleuse, de toute façon mon papa fait pareil avec mes frères.

Ça, c’était ma petite vie de la campagne. Mais moi, j’ai toujours voulu plus. Alors, comme une grande, j’ai demandé à mes parents de me laisser partir. Ma maman elle était pas d’accord hein, j’ai senti qu'elle allait se mettre en colère mais papa l’a arrêtée. Il a fait chut avec son doigt, et puis ils sont allés parler dans la cuisine. Quand ils sont revenus, ma maman elle était toujours contrariée, mais elle a laissé parler papa, et il a dit qu’il partirait en excursion avec moi d’abord pour voir si j’étais prête à quitter la maison ou pas. Il fallait que j’attende encore six mois, mais ça c’était pas grave. J’allais pouvoir partir, et c’était trop cool.

Mon papa, il m’a appris plein de choses. J’avoue, la plupart je savais déjà, mais j’ai fait comme si. Les meilleures cachettes, comment savoir quand on peut récolter les petits pois, tout ça… Je me suis fait un bateau avec une cosse, il était épaté ! Bon, après j’ai chaviré, mais voilà. J’étais fière quand même. Je voulais lui montrer que j’étais capable de me débrouiller toute seule. Mes petits frères et sœurs me regardaient avec des yeux ronds, je savais qu’ils m’espionnaient quand je partais en excursion. Enfin, maman les arrêtait en hurlant avant qu’ils ne passent l’entrée de la maison.

Le jour tant attendu a fini par arriver. Je trépignais d’impatience depuis presque une semaine, excitée à l’idée de découvrir ce qu’il y avait par-delà les collines. Alors que je courais partout dans la maison pour préparer mes affaires, ma mamie est arrivée avec un chapeau bizarre. Elle m’a dit qu’elle n’avait fait pour moi, avec un brin de paille. Pour qu’il me porte chance pendant mon voyage. Et puis elle m’a donné une tape sur la tête en me disant de revenir vite, et en un seul morceau. Je lui ai promis.

Le matin du départ, toute ma famille était à l’entrée de la maison. Genre, dehors ! Je sentais que ma maman était sur les nerfs, elle regardait en l’air toutes les deux secondes. On m’a dit au revoir pendant longtemps, Opelina s'est mise à pleurer alors j’ai pleuré aussi. Mais je lui ai dit que je lui ramènerai des chocolats de la ville, du coup elle s’est calmée. Je suis partie en direction des bois, mais je suis pas partie tout de suite. J’ai attendu que tout le monde retourne sous terre avant de filer vers ma chambre dans l’arbre, pour récupérer… Le super bolide que j’avais bricolé ! Une bobine de fil tout terrain, avec pédalier et freins surpuissants ! Je suis géniale.

En avant pour l’aventure !

Mon nom à moi, c’est Pomme. Je viens de la campagne, et je veux découvrir la ville. Enfin, pas qu’une seule hein. TOUTES LES VILLES. Et tous les chemins, et tous les ruisseaux, et tous les arbres du monde. J’suis une aventurière. On me reproche souvent d’être orgueilleuse, c’est vrai que je suis pas vraiment modeste mais quand même. C’est juste que je suis souvent fière de moi. Et y a de quoi !

Je suis la meilleure pour échapper aux animaux sauvages, j’ai même réussi à dompter une araignée une fois ! Ils me font pas peur, et puis je suis trop agile et rapide pour qu’ils m’attrapent. Je cours partout depuis que je suis toute petite, j’ai des années d’expérience ! J’ai pas froid aux yeux, parfois je me mets en danger mais je m’en sors toujours. Genre je me sers d’une feuille comme d’un parachute (je le fais qu’avec des feuilles prêtes à tomber, je reste une neen quand même…). Ou bien je me fais un radeau avec des brindilles et je vais jusqu’à un rocher au milieu de la rivière. C’est là que le soleil est le plus doux.

Je suis assez casse-cou, mais j’aime bien lambiner un peu quand même. J’installe des pièges autour de moi histoire de pas me faire manger par un renard, et puis je m’installe confortablement dans l’herbe. Ou bien, quand c’est l’hiver, je paresse devant la porte du four quand ma maman fait cuire quelque chose. D’ailleurs, en général elle me dispute parce que je l’aide pas à faire la cuisine. Je trouve ça pas intéressant. J’ai pas un palais très développé moi, du moment que ça se mange je suis pas difficile. Limite si je mangeais la même chose tous les jours ça me dérangerait pas. La nourriture pour moi, ça sert juste de carburant. (Sauf le sucre, mais ça c’est une autre histoire)

J’suis une bizardouilleuse. Ça veut dire que je peux fabriquer des bidule-truc-chouettes avec n’importe quoi. Parfois je sais pas trop ce que ça va donner, mais j’adore ça. Je suis sûre qu’il y a plein de trucs pour bricoler en ville ! Du genre… Des… Des capsules de bouteille ! J’en ai vu dans la Grande maison, mais j’ai jamais réussi à en récupérer. J’ai tellement hâte d’y être !

J’ai tendance à m’exciter pour rien, ma maman elle me tape tout le temps sur la tête pour que je me calme. Ça marche pas trop en fait. Un rien m’émerveille, j’y peux rien ! Je ne peux pas rester sous terre, paralysée par la peur. J’exploserais je pense. Genre POUF ! De la compote de Pomme !

Je me rends pas compte quand j’embête les gens. En fait, c’est pas que je me rends pas compte, c’est que je m’en fiche. J’suis têtue, du genre à m’accrocher à quelqu’un jusqu’à ce qu’il cède. J’obtiens toujours ce que je veux. Bon, je fais pas des caprices du genre « Je veux une roooobe gnagnagna », ou alors c’est avec des pièces nécessaires à des bizardouillages, mais c’pas ma faute, je suis juste trop enthousiaste et ça déborde… Mais plutôt pour avoir une réponse à mes questions. Là, je lâche pas l’affaire. C’est à la limite du harcèlement !

Je me remets rarement en question. Je ne suis pas vraiment méchante. Je suis moi, et c’est très bien comme ça.