NOM & PRENOM(S) : Samuel Azariah Rosenbach
SURNOM(S) : RAS  Ou Samsam.
ÂGE : 18 ans et toutes ses dents.
ESPÈCE : Humain, même s'il croit être la réincarnation d'une palourde divine.
ORIGINES : Il a vécu la plus grande partie de sa vie en Angleterre, mais il a quelques origines lointaines au Moyen-Orient. Pas de quoi en  faire une histoire, c'est juste le grand-père maternel, ça explique juste pourquoi il bronze bien, rien de plus.

ALORS, CE VOYAGE ? PAS TROP ÉPROUVANT ? A vrai dire, il a pas tout de suite compris dans quoi il était tombé. Vu qu'il s'attendait à une caméra cachée, il zieutait les trois quarts du temps pour voir où se trouvait le fake. Puis n'ayant pas trouvé, il a fini par rester stoïque comme une pierre. Autrement dit, il a kiffé sa race.

ET CE NOUVEAU MONDE TU LE TROUVES COMMENT, REGRETTES-TU LA TERRE ? A vrai dire Samsam s'ennuyait vraiment sur Terre. On n'arrêtait pas de lui parler de truc chiant comme les « devoirs» ou simplement des « responsabilités ». Donc de ce côté-là, c'est cool et puis y a pleins de trucs étranges à voir, même s'il est paumé. Après, il est un peu triste de savoir qu'il ne reverra plus jamais son lit et qu'il n'aie pas ramené sa collection de bds, mais on peut pas tout avoir dans la vie.

PARLONS ARGENT... TU COMPTES BOSSER QUAND MÊME ? Le temps que Samsam comprenne que dans ce monde faut aussi de l'argent, les moules auront des moufles, ou plutôt quand il crèvera la dalle. Après, il se trouvera peut-être un métier pas trop manuel, si ça comporte des clous, ils vont finir dans ses doigts. Il fera sûrement le premier job venu, ou pas s'il peut se débrouiller à pas bosser. Son rêve serait de devenir diseur de bonne aventure, genre  Irma mais sans le foulard ridicule. Non pas qu'il croit avoir des pouvoirs -ou peut-être un peu dans sa crédulité- mais il a toujours trouvé ça fun dans les séries. A vrai dire, il s'en sortirait mieux en croupier, cela lui demanderait moins de mensonges stupides.

Tout ça pour dire qu'il ne travaillera que par nécessité.

Devant son cahier, Samuel relisait encore une fois la ligne. Un seul mot était souligné en vert, rose, orange : Vocation. Il faisait tourner son stylo en l'air, ne le rattrapant qu'une fois sur dix. A vrai dire, rien que penser à l'avenir l'ennuyait, il n'avait jamais été très fort pour donner des réponses, encore moins quand elles devaient être sérieuses. Sa mère le zieutait au coin de la porte, alors il devait faire semblant d'écrire. «  Méchant secondaire dans les dessins animés ». Comme papa.

En réalité, son père était doubleur pour de petites productions, au grand détriment de sa mère. Elle, elle était consultante en assistance à maîtrise d'ouvrage. Il n'avait jamais vraiment compris ce qu'elle faisait à part que cela avait quelque chose à voir avec les ordinateurs, ce qui lui donnait encore moins envie de comprendre. Alors on comprenait déjà pourquoi il avait plus d'atomes crochus avec son père. Il était le blagueur, l'extraverti, elle était la rigidité même, même un balai avait plus d'axe de liberté qu'elle. Son père c'était un héros, du côté obscur de la Force. Comme Dark Vador et les Teletubbies.

Mais voilà, être un méchant n'avait jamais rapporté grand-chose, faire une étoile de la mort ou toute autre machine à détruire le monde même si c'était pas en vrai, bah c'était à crédit. Il y avait des périodes où son géniteur ramenait pas mal d'argent, d'autre jours moins. Le foyer survivait au temps de disette, bien que cela créait quelques tensions dans la famille. Déjà, madame devenait plus froide, puis monsieur faisait de son mieux pour ne pas se prendre une chaussure en pleine poire. Souvent avec des blagues un peu lourdes, du genre « Qu'est-ce qui est vert et qui vit sous la mer ? ». Mais le pire, c'était qu'à cause du manque de moyen, il n'avait plus de Chocapic. C'était l'enfer.

Enfin, cela n'avait pas trop affecté l'enfance de Samuel, après tout il n'avait jamais manqué de rien. Il avait toujours des cadeaux à Noël, même si c'étaient des bonhommes chaussettes, aussi des cadeaux à ses anniversaires, des bonhommes gants. Puis il y avait aussi des voyages chez le voisin, on ne se rend pas compte à quel point le monde changeait à dix mètres de distance. C'était un dépaysement total, en tout cas c'étaient les plus beaux moments de son enfance. Au moins il n'avait pas à aller à l'école.

Rester dans une salle pour écouter des vieux parler des gens morts ou de trucs pas intéressants comme la vie et le beau temps. Etre enfermé dans un enclos pour parler avec des gosses ennuyeux. Non il n'y avait jamais eu rien de bien à étudier. Au moins dans les petites classes, on pouvait jouer à chat, mais avec l'âge, les gens devenaient encore plus creux. Tout ce qui les remplissait, c'était de parler des autres ou de sujets pas intéressants. Autant dire que notre garçon n'avait pas forcément beaucoup d'amis. En plus d'être un bigleux comme une taupe, il préférait jouer tout seul en vivant des aventures extraordinaires, comme chasser du poisson dans les rayons surgelés. Mais bon, on pardonnait aux enfants d'avoir un peu trop d'imagination.

Puis, il y avait le collège et à vrai dire, Samuel ne voulait pas trop s'en souvenir, à part peut-être qu'il avait eu un poisson rouge qui s'appelait Palourde, il avait vécu trois ans, une belle vie vu la négligence des parents et de la maladresse du fils. Paix à son âme. En tout cas pendant cette période, beaucoup de choses changent. Déjà, on n'aimait plus jouer comme avant, alors on se moquait de ceux qui continuaient de penser comme les enfants. Mais ça à la limite, Samuel s'en foutait, les insultes n'avaient jamais réussi à atteindre son cerveau ni même à les comprendre.

Ce qui était plus était sans doute plus embêtant, c'était que sa mère voulait le reprendre en main. En même temps, il était vrai que tes notes n'étaient pas vraiment fameuses, comme le taux de neige en Equateur d'après ta prof d'histoire géo.  En plus, étant fils unique, elle n'avait pas d'autre enfant sur qui  compter lors des vieux jours. Elle lui confisqua ses dessins animés pour te faire travailler, elle cachait ses bds pour qu'il apprenne les bonnes manières. On le força à changer, et cela marchait presque. A quinze ans, il avait pris quinze centimètres, lui donnant un air presque respectable maintenant qu'il n'avait plus ses lunettes les Triplés jaune canari. Son visage avait pris aussi de la maturité, le rendant presque normal, du moins tant qu'il se taisait. Même si on pouvait changer ses  habitudes, on ne pouvait changer l'âme.

Il était même sorti avec deux trois personnes, ou plutôt c'était les autres qui lui demandaient de sortir avec lui. Mais il était trop à l'ouest pour que cela fonctionne. Alors cela ne durait que quelques jours, sans que lui-même ne comprenne l'utilité de prendre une même porte pour améliorer les relations sociables (oui mauvais jeu de mots, c'est de famille). Il n'était simplement pas en phase avec les gens de son âge. C'était cela sa différence, sa solitude, et l'avenir ne semblait pas mieux.

Il raya cette ligne, soupirant. Il manquait cruellement d'expérience dans le monde des adultes pour savoir quoi faire. Alors, il eut une idée de génie, il n'avait qu'à découvrir la vraie vie en partant de chez lui à la manière des dresseurs pokémons, cela ne pouvait pas être pire que le lycée. Il n'y aurait plus de devoirs, plus de cours, plus de contrôle. Il ne songea même pas à la question de l'argent, c'était un sujet  trop abstrait et ennuyeux, il était adepte du qui vivra verra.  Ce fut comme ça qu'il fugua, sans arrière-pensée. Il n'aurait jamais cru que cela l'emmènerait à Mckenzy, ni même à un autre monde.

C'était peut-être ça qu'il cherchait en réalité. Partir de ce monde où il n'était pas une palourde et où les brosses à dent restaient inertes.

Samuel, c'est un peu un caramel. Dur à l'extérieur, mais on est toujours aussi surpris de son cœur fondant. Enfin Samuel ne mange pas et est tout ce qui est de plus difficile à mâcher, mais la comparaison est juste dans le sens où son apparence est totalement différente de la réalité. Car avouons-le, avec ses lunettes épaisses et cet air sérieux, on s'attendrait plus à un intello qui se fait tabasser après les cours et qui passe le nez dans ses cours qu'à un rêveur quelque  peu bênet. Bon il se faisait bien tabasser autrefois, mais pas forcément pour les raisons que l'on croie. L'intelligence ne se mesure pas par les notes, sinon on serait tous stupides, et notre Samuel ne fait pas exception. Malgré tout il est difficile de mettre notre garçon dans une belle case sans débordement, mais quitte à choisir, on dira qu'il est idiot. Il est incapable de faire des calculs élémentaires, c'est un fait. Sans doute une partie de ses lacunes ne sont qu'une rébellion silencieuse contre un monde qu'il ne comprenait pas.

Car Samsam, c'est une imagination débordante.

Il rêve beaucoup, peut-être trop. Samsam transforme son quotidien en aventure fabuleuse, avec son univers et ses règles que lui seul comprend. Le problème est sans doute qu'on ne sait jamais s'il y croit vraiment ou s'il plaisante. Car à l'instant où il ouvre la bouche, on peut-être sûr à 90% qu'il sortira une ânerie avec le plus grand sérieux du monde, même s'il s'agit d'un sujet vraiment important. Samsam est irresponsable, il ne tient qu'une fois sur trois ses promesses. Samsam fait rarement attention au personne autour de lui, même  avec les gens qu'il apprécie. Il est juste ailleurs, peu attentif, mais pas méchant. Même s'il peut répondre avec une franchise monstre qu'il n'en a pas envie, Samsam peut aider ses semblables quand l'envie lui prend. Samsam ne pense qu'à lui-même, enfin c'est ce qu'on ressent quand on voit qu'il peut vous abandonner à l'instant où il trouve quelque chose de plus amusant à faire. En fait on se rend compte qu'il aime emporter les gens dans sa folie, mais il n'est pas du genre à forcer la nature. Ces idiots ne savent pas ce qu'ils perdent, voici ce qu'il pense sans doute.

Autant Samsam peut se tenir à peu près calmement avec des inconnus, autant il peut totalement délirer avec des gens qu'il commence à connaître. Reste d'éducation parait-il. Pour ces personnes qui sorte du lot, peut-être qu'il pourra avoir l'air d'un garçon plus vrai. Peut-être arrivera-t-il enfin à aborder des sujets plus sérieux, mais cela révélera du miracle. Samsam est immature, s'il avait pu continuer de jouer à la balle au prisonnier ou à chat, il l'aurait probablement fait. Samsam aime bien courir, même s'il se gamelle assez souvent. Il est plutôt maladroit comme garçon, sûrement par sa négligence.

Samsam aime relativement beaucoup de chose, il est de ce genre de personne qui peut s'amuser d'un rien. Il aime la bonne nourriture, le ciel bleu, le bruit de la pluie bref il voit souvent le bon côté des choses. Mais Samsam adore l'eau, même s'il ne sait que relativement nager. Pourtant, il y a des choses qu'il ne supporte pas. Les cravates trop serrées, les montres qui cliquetaient encore et encore, les pubs pour les assurances avec leurs petites lignes qui défilent trop vite pour être lues, Samsam déteste cela.

Car le monde des adultes n'est qu'une suite de conditions quasi invisible dans un contrat farfelu.


Alors qui est Samsam ? Un rebelle ingénieux ? Un idiot immature ? Un maladroit perdu dans sa folie ? Lui seul le sait. Ceux qui ne lui ont jamais parlé le croient intello froid, les autres le prennent pour un gosse qui n'a pas voulu grandir.

La vérité est multiple vous savez.