Il était une fois, une forêt sombre et mystérieuse. Dans cette forêt, les fées font du trampoline, les lutins font du jet ski sur les ruisseaux. Enfin c'était ce qu'on disait, de là à dire que c'était la réalité, c'était une autre histoire. Enfin les Neens existaient bien, alors pourquoi pas les lutins et les fées ? C'était du moins ce à quoi songeait Samsam à la lisière du bois. Cela aurait pu être un endroit similaire à la terre aussi, avec la boue qui collait aux baskets et les insectes. Mais il était sur Etoh, on lui avait vendu du rêve et il avait l'intention que ce soit vrai, donc autant partir du bon pied. Enfin du bon sabot dans son cas.
Mais oui, il était une licorne. Avec des lunettes en plus. Quand même, qui aurait pensé qu'une simple boisson pouvait donner des supers pouvoirs ? Car oui, il pensait maintenant qu'il pouvait se transformer à sa guise en licorne, mais c'était juste qu'il n'avait pas trouvé pas le mode d'emploi. Bah c'était pas une grosse perte au final. Etre une licorne avait du bon, déjà c'était moins chiant pour trouver de la nourriture, l'herbe c'était plus simple à trouver que les steaks. Puis cette robe isabelle lui allait pas mal, Comme ça il n'avait plus ce look d'intello qui le rebutait tant. Au pas, il entra dans le monde enchanté.
Finalement, l'ambiance ne changeait pas. Les arbres avaient toujours aussi l'air aussi mort dans leur cloches. C'était la mauvaise forêt, celle sortie du monde de Tim Burton. Pourtant Samsam s'excitait de cette étrange ambiance qui s'installait autour de lui. Bon c'était pas ici qu'il pourrait s'empiffrer, mais la visite en valait la chandelle. Cela lui rappelait un film avec une forêt verdoyante et la princesse Loup. Il l'avait vu avec son père autrefois, quand il était petit. A vrai dire, il n'aurait pas été surpris de la voir jaillir de nulle part, rendant à la verdure sa gloire d'antan. Que s'était-il passé pour que le temps soit figé ainsi ? Une glace géante dévalant la plaine ? Un bonhomme de neige qui avait décidé par un arrêté que cette forêt faisait de l'ombre au commerce des ski ? Sans réponse, son imaginaire partait loin, et il finissait par se dire que c'était probablement le yéti qui avait tellement pleuré sa femme que ses larmes avaient irradiait le sol. Voyant les plantes fanées, il ne put s'empêchait de regretter son geste, alors il avait mis ses cloches pour sauver le peu de vie qui restait. Mais c'était trop tard, il s'était retrouvé seul, avec les squelettes de ses anciens compagnons
Seul. C'était ce qu'il était aussi Samsam, mais il tentait de ne pas y penser. Ses sabots faisaient craquer les rares feuilles présentes sur le chemin de terre. Ici, personne ne parlait des dettes et des impôts, c'était le paradis. Il ne manquait plus que les oiseaux chantent. C'était mieux ainsi, il ne regrettait pas d'être parti ce soir-là, ni même avoir parlé à cette fille qui l’emmenait dans une attraction géante pour visiter le monde des nains. Il aurait dû emporter ses mangas, Mais bon, il s'était dit que pour découvrir le monde des adultes, il fallait faire comme eux. Lire les journaux économiques. Au final il n'avait eu que ça comme bagage. D'un coup d'épaule, il fit tomber son sac sombre et l'ouvrit comme il put. C'était pas forcément facile sans doigt. Il s'assit comme le voulait un cheval et sortit sans trop baver le magazine avec ses dents plates. Il n'était jamais trop tard pour lire un journal, pas vrai ?
Mais une nouvelle difficulté lui fit face. Comment tourner les pages ? Avec les sabots il était trop imprécis, avec la langue le papier ne tiendrait pas longtemps. En fait lire, c'était pas pour les chevaux. Soudain l'idée de la corne lui vint à l'esprit.Un coin sous sa patte et d'un léger coup de tête il arrivait à changer de feuille, la déchirant à moitié par la même occasion. Bah de toute façon c'était pas son ouvrage, ce n'était même pas son sac non plus d'ailleurs. Il l'avait trouvé en arrivant à Etoh. A qui appartenait-elle ? Pour lui c'était une offrande des autochtones, en vrai c'était sans doute un voyageur qu'il l'avait laissé le temps d'aller aux toilettes. Oui il n'était une licorne voleuse qui s'ignorait.
L'autre valise, celle qui l'avait accompagné, il l'avait paumé avec le voyage, mais ce n'était pas une grande perte. Au final les nouvelles de ce monde s'avérait intéressante. Puis cette situation l'amusait beaucoup.
Après tout c'était pas tous les jours qu'on voyait une licorne lire dans une forêt sous cloche.
" Vouloir devenir adulte, c'était aussi accepter inacceptable. Alors j'ai préféré fuir."