FEAT. CROWIl faisait sans doute beau dehors à entendre les oiseaux chantant joyeusement sur le balcon de Deersy. Voilà quelques jours qu'elle n'avait pas mis les pieds dehors. La dernière fois, elle avait distingué de loin les pas de cette chère Mckenzy. Irritée par le fait qu'elle allait sans doute encore lui rabâcher la même chose. Du coup, elle ne se sentait plus l'âme de profiter du temps. Justement, c'est sans doute ça qui l'embêtait le plus. Tout est parfait, il fait toujours beau, les oiseaux chantent toujours et la bonne humeur règne. Mais Deersy, elle, elle ne sentait pas à sa place. Ici ce n'était pas son monde.
Murée dans ses pensées, la jeune aveugle se décidait tout de même à sortir de sa tanière, enfilant sa robe fétiche pour bien commencé son après-midi. Elle avait réussi à la reconnaître grâce à sa texture douce et le fait qu'un ruban traversait juste le bas de sa poitrine pour la faire rebondir. Sa robe blanche comme la pureté, lui arrivait au genoux avec un ruban noir comme ses pensées. En réalité, Deersy en connaissait les couleurs exactes puisque c'était sa mère qui l'avait confectionné.
La douce Deersy marchait, se laissant guider par sa canne blanche. elle ne savait pas où elle allait, ni même où elle se trouvait actuellement. Au fond, elle s'en fichait. Elle ne faisait que s'ennuyer. Peut-être avait-elle marché pendant des heures. Mais soudain, elle sentis une bourrasque d'air frais qui la fit presque perdre l'équilibre sous la surprise. Puis... Le silence. Plus d'oiseaux chanteurs. La sensation du soleil sur sa peau avait disparus. Elle ressaierait un peu plus sa veste en jean contre sa peau. Mais pour une raison bien mystérieuse, elle se sentait comme en harmonie. On entendait seulement le bruit de ses pas marchant sur les feuilles et le bruit de sa canne dégageant légèrement le chemin. Il semblait n'y avoir personne sauf... Alors qu'elle avait tourné, elle effleuré quelque chose de dur grâce à sa canne. Un arbre. Elle le touchait des mains alors que ses yeux brillaient. Laissant tomber sa canne au sol, elle s'agenouillait soudainement, toujours les mains à plat sur cet arbre mort.
Compassion, compréhension. Comme si elle était comme cet arbre.
Elle effleure délicatement du doigt les gouttes d'eau qui s'éparpille, fermant ses yeux bleu effrayant pour laisser place à un visage serein. Elle imaginait l'image d'une cascade à sa manière, comme elle aurait voulu qu'elle soit. Elle n'était capable que de ça la douce Deersy. Impossible de voir, mais au son de l'eau, elle pouvait deviner la force de ces eaux qui tombaient sans précédent.
Finalement, elle se posa dans un coin au pied d'un arbre, profitant de la tranquillité et des bruits de la nature. Le bruit du feuillage caressé par le vent la détendait dans un premier temps alors que doucement, elle commençait à chantonner un air de Mozart qui ne l'avait pas quitté depuis ce matin. De son sac, elle en sortis un livre aussi grand que sa besace. Touchant le marque-page laissé il y a quelques heures, elle repris sa lecture. Touchant les petits points de son braille, elle savourait la reprise de son roman palpitant.
Mais sa lecture fut interrompu par une démarche familière aux oreilles de Deersy. Elle attendu néanmoins sagement sans broncher, que cette personne parvienne jusqu’à celle-ci.