Là les mots prononcés par Naekhan à peine remis de ses émotions, car, au début il était perdu, limite paniqué de cette situation qui ne s'était jamais produite. Voir ce paysage donnait froid dans le dos. C’était comme dans un spectacle de magie ou le magicien faisait disparaitre un lapin dans son chapeau noir. Mais. Dans ce tour. Ce n'était pas un lapin mais toute une ville.

Naekhan se sentit traversé par une vague de froid qui le traversait de la tête au pied, cette sensation lui donnait la chair de poule. Pire. Il en avait des sueurs froides.
Au début, il croyait qu'il avait tout simplement peur, mais il réalise qu'en fait il jubilait. C’était une immense montée d'adrénaline qui lui fit presque perdre conscience.
Soudain, il voit traverser, dans cette noirceur, un point de lumière. D'abord, il pense à une étoile. Non. Elle bougeait. Peut-être une étoile filante? Qu'il suit des yeux? Cette chose se rapproche, il se rend compte que cet O.V.N.I est tout simplement un cracheur d'arc en ciel, et ce bout de lumière était un feu qui sortait de son derrière.

Naekhan ne savait pas où cette monture se dirigeait mais fou comme il est. Il pense aux remords à vie s'il ne la prenait pas. C'était comme une voix qui lui disait monte. Monte sur cette monture. Elle te portera à ton destin. Et n'écoutant que sa folie. Sur la bête, il hurle :"Attends moi! Destin. Khanou est sur ta route."

Après quelques heures, avec les premiers rayons du soleil, il arrive à un village qu'il lui est totalement inconnu, il descend du dos de son cheval méga tonique. La première chose qu'il remarque. Contrairement à sa ville qui vivait de jour comme de nuit, ce lieu était presque mort, vide de vie. Contrastant avec ce panneau : "Bienvenue a Orenjiui!"

Il est encore très tôt ici, pas un chat à la ronde. Naekhan décide d'explorer les lieux. Il marche le long de la galerie marchande. Toutes les boutique sans fermées, même pas une cafétéria dans le coin. Il est désespéré. Il a la dalle! A sa grande joie il se trompait. Et voit un magasin ouvert. Naekhan accourt, puis s’arrête. Ce n'était pas un café tout brouillant, et ambiancé comme il les aime. C'était une boutique à thé, ennuyeuse à l'image du village. Mais. Pas le choix. Il entre.

La boutique était vide, aussi vide que le néant, mais un parfum ensorceleur venait taquiner ses narines. Et, là, une voix douce lui dit:

▬ « Bienvenue chez Quelsy-T-shop ... »

Naekhan cherchait la source de ce son. Il lui semblait sortir d'un songe. Tournant la tête, là, au fond de la boutique. Derrière la caisse. Une jeune femme, au visage angélique. Il n'en croyait pas ses yeux, est-ce la fille qu'il cherchait tout ce temps? C'est celle qui prit, ce jour, son cœur. Pour lui, un rêve. Vraiment. Il la fixait, perdu dans son regard, surpris, limite froid. A cette instant il réalise. C'est bien réel. Si cela avait été un rêve, elle l'aurait reconnu.

Elle, elle le regardait par moment d'une étrange façon, indescriptible. Incompréhensible ; dirais-je mystérieuse ? Ça serait simpliste! Non, la jeune fille, femme, le regardait comme si elle voyait en lui quelque chose qu'elle cherchait  depuis si longtemps. Languir. Une chose qu'elle attendait de saisir. Et, paradoxe, elle le scrutait de cet air d'adieu. Adieu à un condamné touchant son heure.

Elle l'intimidait, on pouvait facilement le déduire à ces gestes grossiers, gauches, frôlant parfois la connerie. Même un aveugle pourait voir qu'il n'était pas indifférent à ses charmes. On le sentait. Il ne quittait pas ses yeux. Que cherchait-il en elle? Non, en fait, il voulait la narguer, la défier, la provoquer. La faire réagir. Animer cette androïde qui l'ignorait. Elle, qui restait de marbre. Transportée ailleurs.

Il était noyé dans ses eaux, perdu dans ce regard... D'où discernait-on une certaine malice. Non. Une certaine folie. Mystique et violente. Ainsi qu'un désir exaspéré, impatient et impuissant. De l'irréalisé et de l'irréalisable. Il assistait à son combat. Où son cœur luttait ardemment contre une force inconnue, qu'elle cherchait par tout les moyens à dompter. Une immense douleur qui la rangeait de l'intérieur et encore une chose, peut-être. Qu'en sais-je, que sais-je... Bien assez.


Que venait il de se passer? Le garçon a tout à coup, est tout à coup. Blême. Non, seulement ; ce garçon allègre, rieur. Devient sérieux. D'un œil vide, et pourtant persan. Les traits de son visage sont secs et sévères. Il venait de prendre vingt-ans dans la tronche. Ses mains tremblaient, ses dents grinçaient. Un froid l'envahissait, encore. L'obscurité. Aucun mot, aucune expression ne pourrait décrire ce que ressentait Naekhan à cet instant ... Il s'agissait d'un vide. Trou noir.

Zeus avait il ouvert les cieux, et d'un coup déchainé sur lui sa fureur. La foudre si puissante qu'elle traversait l'univers de part en part? Ou bien était-ce  apollon qui l’enchaina, et qui de son traineau le trainait. En orbite. Sous la  chaleur ardente du soleil. Était-ce le poids des cieux, tel Hercule en un instant, qui lui tombait sur ses épaules ? ... Foutaises, ce serait mentir. Ces dits dieux n'existent. Il ne croit qu'en un seul. Khanou est très croyant. Puis la douleur était encore plus forte. Peut-être parce qu'il n'avait pas la force de ces mensongers héros ?

Son monde s’écroulait, et il lui, médusé, restait figé. Le voir disparaitre ... Aimer peut être si mal ? Quelsy ne le savait pas, mais le jeune homme avait fait d'elle, à l'insu de son plein gré, le centre de son monde. Son présent, son futur. Même son passé conspirait d'indices à son apparition. Elle dominait ses rêve. Elle était son unique rêve. S'il y avait un être à adorer sur Etoh. Elle. Elle serai. Il l'aimait.

Amour qui dépasse l'entendement. Et cette ... assassine : « Jamais, au grand jamais, je ne pourrai l'aimer. » Imaginer ces mots. Entendre ces mots. Déchirure. Poitrine serrée, compressée. Poumons étouffés. Corps engourdi. Bouche sèche. Parole muette. Les sentiments ne se commandent pas ! Une vérité cruelle. Il ne pourrait l'admettre. Il la chérit, il la souhaite, de son âme. Pensa-t-il. Ne pourrait-il jamais l'avoir ?

▬ « Tu me sers un thé avec plein de sucre, s'il te plaît ?! »

Ses mots sortis de sa bouche étaient aussi secs qu'un désert d’Arabie.

Avait-t-elle vraiment prononcés cette phrase. De désamour. L'avait elle juste murmurée. Ou était ce une pensée. Vraiment ? Perdu. Elle lui avait déjà fait perdre la raison. Et à cet instant il s'en foutait. Tout ce qu'il sait. C'est ces mots. Ces mots firent ravage. Même lui ne considérait pas leur ampleur. C'était en lui. Pour autant. En lui. La peine.